Fracture temporelle

Dans un billet magistral, Laurent Chema analyse la fracture temporelle qu’a illustré le « débat » sur la loi renseignement :

Tout se passe comme si nous avions d’une part une population tournée vers l’avenir, imaginant une démocratie modernisée, une économie collaborative, sociale et solidaire, s’adaptant aux nouveautés numériques (telle la petite poucette de Michel Serres) mais tout aussi capable d’imaginer un débat public sur le revenu universel, la dépénalisation des drogues douces ou l’accueil des réfugiés, et d’autre part une classe politique résolument tournée vers un passé archaïque, rêvant d’uniformes scolaires, de morale à l’école, d’interdiction du mariage pour tous, et d’un paternalisme assis sur le cumul des mandats, le copinage et la corruption.

Quand certains souhaitent la censure de la pornographie en ligne, ou le retour du « saint du jour » et de quoi remplacer l’église dans son rôle de maître-à-penser, d’autres pensent startup, démocratie liquide, liberté d’expression, post-capitalisme et protection de la vie privée.