Facebook doit devenir Charlie

Publication très juste de Caroline Fourest sur son compte Facebook :

« Depuis le drame, je n’ai pu m’exprimer sur Facebook car mon compte était bloqué. Pour cause de photo montrant un dirigeant FN à une procession religieuse signalée par des sympathisants… Si Facebook veut vraiment aider Charlie Hebdo, il ne suffit pas de dire « Je suis Charlie », il faut revoir ces critères de censure : ne plus accepter de faire sauter les pages où l’on montre des caricatures sur la religion ou des seins et cesser de servir la soupe aux pages et aux individus incitant à la haine … »

Elle pointe là une incohérence importante au sein du réseau, certes confronté à des milliards de contenus. Mark Zuckerberg a diffusé un message Je suis Charlie dans lequel il s’engage :

« En repensant à l’attentat d’hier et à ma propre expérience de l’extrémisme, voilà ce que nous devons rejeter, un groupe d’extrémistes essayant de réduire au silence les voix et les opinions de tous les autres autour du monde. Je ne laisserai pas ça arriver sur Facebook. Je me suis engagé à construire un service où l’on peut parler librement sans peur ni violence. »

Malheureusement ce n’est déjà pas le cas depuis des années. Le réseau a même refusé de supprimer des messages et pages faisant pourtant l’apologie des attentats. Par le passé, Facebook avait aussi censuré des dessins de Charlie Hebdo sur la religion.

Si Facebook veut être Charlie comme le prétend son créateur il doit analyser son propre comportement et revoir ses règles de gestion. Le défi est important du fait de la mondialisation, mais l’alignement de tout le monde sur une règle finalement pas si libre que ça amène une censure de tous au lieu de permettre l’expression libre.

La remarque vaut aussi pour Apple qui a publié un bandeau Je suis Charlie sur son site mais a refusé par le passé les applications de caricatures. Charb avait d’ailleurs reculé dans sa volonté de développer une application iPad.