Que la presse travaille au lieu de se plaindre

Le patron de Google Eric Schmidt rencontre aujourd’hui François Hollande, Aurélie Filippetti et Fleur Pellerin pour discuter taxe. Les éditeurs français ont demandé une loi pour les rémunérer sur leurs contenus indexés par Google. Google a refusé et menace de ne plus référencer les médias français.

L’industrie de la presse me fait penser à celle du disque. Elle se plaint depuis des années. Dernier en date Nicolas Demorand dans une tribune dans Libération : « Qu’on ne s’y trompe pas : ce combat est politique et civique. » Qu’on ne s’y trompe pas, caché son combat derrière des grandes causes est la meilleure façon de vendre son combat.

En fait une partie de l’industrie se plaint, l’autre travaille. Comme l’a expliqué Christophe Carron, les petites mains des journaux travaillent pour indexer un maximum de contenus sur le moteur et générer de la page vue et donc de la pub. Et puis quel paradoxe de réclamer une nouvelle taxe quand on critique le gouvernement pour les nouvelles taxes et hausses d’impôts !

J’avoue ainsi pour ma part en avoir un peu marre de ce cinéma permanent qui ressemble à celui de la musique. Si les journaux français se sentent spoliés par Google, ils peuvent couper l’accès de leur page au moteur de recherche et se déréférencer eux même. Evidemment la baisse de trafic serait de plus de 50% !

Depuis des années, les supports papiers ont obtenus d’importantes aides pour se restructurer, se moderniser et ont aussi pu les utiliser pour mettre en place d’énormes sites. D’ailleurs, il y a dans ces aides là un certain déséquilibre que certains critiquent aussi car certains gros titres en prennent la majeure partie.

Au lieu de se plaindre, ces titres doivent bosser et terminer leur mutation économique. Ce n’est pas leur faire un cadeau que de les subventionner de plus et ce n’est pas faire un cadeau à la vie civique et politique française de les mettre sous perfusion ainsi grâce à l’Etat.