La réduction importante des effectifs de MySpace fait beaucoup de bruit sur internet. Le réseau social a indiqué vouloir « restructurer ses opérations internationales et recentrer ses effectifs autour d’un plus petit nombre de territoires. » Selon la société, « à l’issu du plan, Londres, Berlin et Sydney vont devenir les principaux hubs régionaux de MySpace. En vertu du plan proposé, MySpace va étudier la situation de ses bureaux en Argentine, Brésil, Canada, France, Inde, Italie, Mexique, Russie, Suède, Espagne, pour d’éventuelles restructurations. MySpace Chine (…) et la joint venture de MySpace au Japon ne devraient pas être affectés par le plan proposé. »
Résultat, l’effectif hors Etats-Unis de MySpace va passer de 450 à 150 collaborateurs et 4 sites vont être fermés. On ne sait pas si c’est le cas de la version française.
Cette fermeture doit être prise comme un très sérieux avertissement pour tous ceux qui montent des stratégies marketing et communautaires basés sur de tels services. MySpace a permis à des milliers de groupes de musiques et d’artistes de se créer un profil avec vidéos, musique et amis. Si bien, que nombre d’entre eux n’ont jamais pris la peine de créer un vrai site ou réserver un nom de domaine. Or comme me l’a confirmé un musicien récemment, MySpace est en perte de vitesse et tous les efforts de promotion de leurs MySpace par les groupes depuis des années vont être réduits à néant si la chute de « l’empire » se poursuit.
La vie du net
Cela ne signifie pas qu’il ne faut pas construire sa stratégie sur de tels outils, mais qu’il ne faut pas perdre de vue que nous ne sommes que des utilisateurs et que leur évolution nous échappe. Pour MySpace, c’est News Corp, empire multimédia détenu par l’homme d’affaires australo-américain Rupert Murdoch, qui décide ! Des services comme Twitter, Facebook, YouTube, Ning ou le service d’hébergement de blogs WordPress.com doivent aussi faire face aux coûts de leurs structures. Qui survivra ?
Cela signifie qu’il faut par contre prendre soin de construire une « maison » à soi que l’on maîtrise intégralement : prendre un hébergement, un nom de domaine, construire sur du logiciel source ou des développements dont on a les sources. Ceux qui travaillent dans le web depuis longtemps ont l’habitude de telles recommandations. Mes premières pages furent hébergées chez Mygale.org, devenu Multimania, devenu Lycos hébergement et bientôt plus rien du tout. Depuis j’ai trimballé mes pages et bases de données de services en serveurs sans que cela ne les affecte.
Construire chez soi, se faire connaître chez les autres
Mais pouvez-vous le faire pour Facebook ? Non ! Si Ning s’arrêtait du jour au lendemain, pourriez-vous récupérer les contenus et surtout les contacts de votre réseau social que vous avez mis tant de temps à construire ? Pas certain ! C’est d’ailleurs l’une des raisons qui font que j’ai choisi pour mon réseau clermontois, et que je conseille, de travailler sur BuddyPress, logiciel libre dont on a les sources et donc le loisir de modifier et faire évoluer soi même.
Pour moi le long terme se construit avec ses propres outils. Les autres outils doivent être considérés comme du court terme et pour ce qu’ils sont : des outils très populaires à utiliser en conjonction avec vos propres outils, des carrefours pour drainer de l’audience vers vos outils, des espaces événementiels. Il faut investir dessus car ils sont importants, mais être conscient que dans quelques mois certains auront peut être disparu…