Censure : au tour de Bolloré

Ceux qui craignent la proximité entre pouvoir et médias ont du grain à moudre en ce moment. On a d’abord regardé du côté de chez Lagardère avec la censure de l’info au JDD, puis du côté de TF1 avec la nomination de Laurent Solly, directeur adjoint de la campagne de Sarkozy, comme numéro 2 et on se retrouve aujourd’hui chez Bolloré.

Ce coup là ce n’est plus son « agence de voyage pour président » qui fait parler mais son intervention directe dans le contenu d’une de ses publications pour supprimer un article dénonçant le traitement d’un groupe de musiciens hongrois par la police française.

L’article initialement traduit et publié par Courrier International aurait du être publié dans Matin +, gratuit commun de Bolloré et du Monde. Alexandre Lévy, chef du service Europe de l???Est de Courrier International explique très bien les choses sur son blog.

Remarquez qu’ici c’est une censure nette et franche dans le dos des journalistes de la publication et sans l’excuse du manque d’intérêt et du choix du directeur de rédaction. Ici c’est Vincent Bolloré qui aurait pris la décision lui même* : « On ne peut pas parler de la sorte de la police française!* »

Cet article assez savoureux ne méritait sûrement pas d’être ainsi censuré et il aurait sans aucun doute fait beaucoup moins de bruit sans cette affaire. J’imagine aussi une certaine gêne du côté du Monde qui d’ailleurs ne s’est pas exprimé.

C’est aussi là que j’apprécie Internet. Sa puissance vient de la liberté de publication qu’elle permet. Sans un blog, sans des sites montés avec de faibles budgets, cette information serait-elle sortie un jour ?

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