Le modèle de la presse papier est mort... et le numérique en invente un nouveau

Avec La Presse sur tablette, j’enlève les coûts de distribution, d’impression, de papier. Durant l’été 2014, nous avons connu une croissance de 50 000 abonnés. Cela n’entraîne aucun coût supplémentaire. On est capable de livrer le journal partout dans le monde à 2 heures du matin sans coût supplémentaire, qu’on serve une personne ou un million de personnes. Je ne comprends pas que d’autres éditeurs ne sautent pas sur ce nouveau modèle pour la presse, alors que l’autre modèle, celui du papier, est mort et qu’il est d’une lourdeur exceptionnelle. C’est un illogisme incroyable. Vous savez, au Québec, bientôt, le courrier ne sera plus distribué tous les jours car cela coûte trop cher.
Guy Crevier – Editeur de La Presse

Guy Crevier, président et éditeur du journal canadien La Presse, dresse le bilan très réjouissant de La Presse +, la version sur tablette, 17 mois après son lancement.

La version tablette génère déjà 35% des revenus du titre et pour lui La Presse+ est déjà devenu un média de masse plus fort que La Presse papier. En quatorze mois, nous sommes parvenu à être plus pertinents qu’un journal papier qui a 125 ans. Et bien que le numérique puisse ouvrir les portes du monde francophone, La Presse ne souhaite pas devenir un journal international :

La Presse + est un modèle qui fonctionne avec sa rédaction à Montréal, avec du contenu particulier et un ADN local. Nous n’avons pas l’intention d’étendre la diffusion pour conquérir la France.

En revanche, la technologie développée sur tablette ouvre au journal un nouvel modèle d’affaire, la commercialisation des technologies développées :

Cela fait partie de nos projets, à court terme. Nous avons développé 25 logiciels (mise en page, gestion des abonnés, processus de fabrication…) qui peuvent être commercialisés.